jeudi 31 mai 2012

(I) Semaine "Carlo Maria Giulini" (discographie)

Petite sélection discographique d'un chef adulé en son temps, qui a tendance à tomber, parfois, dans l'oubli. Le principe: un disque par jour jusqu'au week end prochain, et pas forcément des enregistrements parmi les plus connus.


On commence cette semaine avec une vraie curiosité.


Cet enregistrement est tout à fait étonnant: 









Bach, Messe BMV 232, New Philharmonia Orchestra, New Philharmonia Chorus, Janet Baker, Jennifer Hill, Peter Pears, John Shirley-Quirk, BBC classics, captation livre, Cathédrale St Paul de Londres, 1972


Malheureusement, le chef italien dirige un New Philharmonia en très petite forme (comme trop souvent à cette époque), et l'orchestre est techniquement court. Le choeur n'est pas particulièrement flamboyant non plus. Le son est souvent voilé: en cause, une captation plutôt moyenne: on comprend vite qu'on se trouve dans une cathédrale, avec un son très diffus, assez peu précis, et logiquement, parfois trop pâteux. Pourquoi s'intéresser à ce disque, alors? Eh bien pour Giulini, qui propose une direction de Bach fascinante, totalement hors style. On croirait entendre le Richter du Clavier bien Tempéré, l'aisance technique en moins. Et c'est aussi l'occasion de redécouvrir Janet Baker dans une oeuvre plutôt différente des références incontournables de sa discographie. Ses compères sont corrects, sans être transcendants.
Bien sûr, ce disque n'est pas à acquérir pour découvrir l'oeuvre, mais ouvre une porte sur un répertoire hermétique à certains, ou propose aux initiés de redécouvrir une magnifique messe BMV232. 
Pour ne rien gâcher à l'affaire, on trouve en dernière piste près de 18 minutes d'entretien avec le critique musical anglais John Amis.
Les amateurs de prise de son plus usuelle pourront se diriger vers son enregistrement de 1994, beaucoup moins inspiré cependant, avec un quatuor vocal de qualité moindre, avec un Bayerischer Rundfunk Symphonieorchester en petite forme lui aussi.
Je ne suis pas sûr que Bach ait imaginé qu'on joue un jour sa musique religieuse de la sorte, mais Giulini l'a fait, avec un certain talent, et une certaine humilité.

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